En Belgique, la liberté d’expression couvre – et c’est heureux – le droit au blasphème. Le sens critique, le recul, l’ironie, l’humour, la dérision et l’autodérision sont non seulement des droits, des outils indispensables à la formation d’une intelligence libre et éclairée mais également des pratiques salutaires pour lutter contre le dogmatisme et le fanatisme. Toute religion, toute croyance et toute doctrine politique ou philosophique doit pouvoir être librement critiquée, moquée et caricaturée. Aucune violence, aucune censure, aucune intimidation ne peut à cet égard être justifiée.
Aujourd’hui, suite à une série d’attentats meurtriers commis en France, cette évidence est remise en cause par certains et il nous paraît utile de consacrer une analyse à rappeler ce qui justifie ce principe fondamental.
Examinons d’abord deux faits relativement récents de l’actualité et tirons-en les enseignements nécessaires à notre démonstration. Par la suite, nous nous pencherons sur la notion d’islamophobie et expliquerons en quoi, finalement, le blasphème est un faux problème qui en cache un autre qui, lui, est bien réel : la discrimination.

 

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