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Parmi les différents dispositifs relatifs à l’apprentissage des langues, l’un des plus connus en Fédération Wallonie-Bruxelles est certainement l’apprentissage par immersion.

En provenance du Canada dans les années 80, cette pratique pédagogique, qui a pris un essor considérable dès son arrivée en Belgique, ne sera reconnue officiellement qu’en 1998. Les écoles seront alors autorisées à organiser l’enseignement de certaines matières en néerlandais, anglais et allemand.

Alors qu’à l’époque ces écoles étaient une exception et se comptaient sur les doigts de la main, elles sont aujourd’hui près de 150 en secondaire et 200 en primaire sur les quelques 2700 établissements d’enseignement obligatoire que compte la Fédération Wallonie-Bruxelles. Parmi ces écoles, dans l’enseignement primaire, 82% d’entre elles optent pour l’immersion en néerlandais, 16% pour l’anglais et 2% pour l’allemand. Ces pourcentages s’élèvent à 69%-25%-5% pour l’enseignement secondaire.

En effet, la maîtrise de plusieurs langues a vu sa popularité augmenter avec la mondialisation. C’est en effet un atout social et économique fort. Aujourd’hui, l’enseignement en immersion est dès lors vu, aujourd’hui plus qu’hier, comme un moyen de promouvoir le multilinguisme.

Vu l’engouement qui se ne cesse de croître, et les projets de fleurir allant jusqu’à proposer des écoles bilingues, voire la double immersion (soit l’immersion pour deux langues étrangères)1, il convient malgré tout de s’assurer objectivement de l’efficience de ce dispositif.

Cela pose quantité de questions : cet élan s’est-il propagé uniformément sur tout le territoire de la FWB ? Ces écoles dispensent-elles la même offre d’enseignement que les écoles classiques ? Pourquoi ne pas l’organiser dans toutes les écoles ? Les élèves sont-ils de bons locuteurs au sortir de l’enseignement obligatoire ? etc

Avant d’aller plus loin dans la massification de ce modèle qui a plus de 20 ans, il parait opportun de faire un arrêt sur image, de questionner ses impacts, forces et faiblesses afin de le renforcer et l’articuler aux réalités socio-économiques et socio-culturelles actuelles.

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