Chaque année, des centaines de millions d’euros sont transférés de la Belgique vers de nombreux pays du monde. Ces fonds envoyés par les migrants et leurs familles augmentent chaque année et sont appelés « family remittances » (littéralement : « remises familiales ») ou « transferts non productifs ». Depuis la première réunion du Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD) en 2007, de nombreux Etats se sont intéressés à la manière dont les diasporas, communautés d’émigrants et leur descendance, concourent au développement de leur pays d’origine ou de celui de leurs parents. On a pu dès lors constater le caractère foncièrement bénéfique de ces transferts d’argent. Les diasporas sont à la fois des expéditeurs de fonds, mais aussi des investisseurs, des philanthropes, un moteur de l’expansion de secteurs importants, tels que le tourisme, et une source d’enrichissement du capital humain. Cependant, nombre de gouvernements estiment que ce potentiel reste encore sous-exploité : on pourrait, disent-ils, accomplir bien davantage en créant des partenariats étroits et productifs avec les diasporas présentes sur leurs territoires. Un pays comme la Belgique, qui abrite de très nombreuses communautés, ne peut faire l’économie d’une réflexion sur les « family remittances ». Comment rendre « productifs » ces transferts qualifiés peut-être un peu trop rapidement de « non-productifs » ? On entend parfois que notre coopération au développement encouragerait une forme d’assistanat dans les pays qu’elle aide. Qu’en penser ? Dans cette optique, le fait de mobiliser activement les diasporas pour le développement de leurs pays d’origine ne permettrait-il pas d’apporter de nouvelles solutions ? Autant de questions auxquelles nous tâcherons de répondre dans la présente étude.

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