Ne serait-il pas temps de changer de paradigme en matière de la délinquance juvénile ? Faut-il conserver le modèle classique dit « protectionnel », selon lequel le mineur délinquant doit être considéré exclusivement comme un mineur en danger ? Faut-il lui préférer le modèle imprimé dans la très récente réforme flamande qui est plus ferme et plus responsabilisant envers les délinquants ? Le nouveau « Code Madrane », en vigueur depuis cette année, continue de s’inscrire dans ce modèle protectionnel inadapté et idéologiquement marqué. Ainsi, par exemple, la figure du magistrat – pourtant revêtue de la légitimité démocratique, de l’impartialité, de l’indépendance et de l’expertise nécessaires – est clairement mise de côté au profit du monde associatif et des instances sociales. Le Centre Jean Gol considère que cette réforme s’arrête au milieu du gué et ne rencontre pas les enjeux sociétaux actuels. Après une mise en perspective des approches « francophone » et « flamande », dont les philosophies et les objectifs sont très différents et après un exercice de droit comparé, le Centre Jen Gol formule des recommandations dans le sens d’une prise en charge précoce et d’une prévention accrue, d’un plus large éventails de réponses à la délinquance, y compris au niveau du parquet jeunesse. Par ailleurs, un modèle plus responsabilisant implique de privilégier une philosophie réparatrice vis-à-vis de la société et de la victime.

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